Témoignages

Voici quelques récits de naissance (en entier !), de femmes qui ont suivi les cours de yoga prénatal

et qui partagent leur vécu de la grossesse et de l’accouchement.

Bonne lecture !

  •      Claire juillet 2017 :

A propos de la préparation : De nature plutôt douillette et angoissée, je savais qu’il me fallait opter pour des préparations me permettant d’être plus sereine vis-à-vis de l’accouchement. Après deux séances de yoga prénatal avec Margaux j’ai compris que c’était l’approche qui me permettrait d’apprendre à être plus à l’écoute de mes sensations et à me faire confiance. La séance en couple que nous avons effectuée tôt, au cinquième mois, nous a permis de nous projeter assez tôt vers ce moment d’inconnu et de mieux appréhender nos rôles respectifs. Nous avons également fait une séance de shiatsu à deux avec Fanny et pour le coup c’est cette séance qui a permis à François d’appréhender le mieux son rôle pour le jour J.

Sur l’arrivée de Louis : J’avais compris depuis six jours que Louis était en train de se décider : le mercredi soir au cours d’un dîner avec des amis, des contractions d’une puissance et d’une régularité inédites m’avaient un peu perturbée. Pas assez pour savoir qu’il était temps pour Louis de faire son entrée en scène, mais assez pour savoir qu’il commençait à se préparer. Le samedi soir, après trois jours marqués par des épisodes similaires de contractions, Louis semble enfin se décider pour de bon : d’intenses contractions m’empêchent de dormir et se font de plus en plus régulières. Je m’installe sur le ballon dans le salon et commence à me concentrer sur ce que je ressens, tout en gérant la douleur avec les respirations de la vague. Après trois heures à ce rythme, je réveille François car il est temps de prendre le chemin de la maternité. Arrivés là-bas, le monitoring nous confirme que le travail a bel et bien commencé, mais n’étant qu’à 1cm nous décidons de rentrer à la maison pour « travailler » ensemble dans notre cocon. Une sieste et quelques exercices sur le ballon plus tard, assortis de massages et de points de pression de François, il me semble que les contractions, même si elles sont toujours aussi intenses, se font moins régulières. Quand nous refaisons un tour à la maternité vers 15h, la sage-femme me confirme que le travail n’a pas progressé. J’aurais mieux fait de m’écouter et de faire confiance à mes intuitions ! Sur le chemin du retour à la maison, on positive : je commence à maîtriser les cycles de respirations de la vague sur lesquels je me concentre depuis presque toute une journée… Et si le travail continue à ce rythme-là je rentrerais peut-être dans le Guinness de la vague ! En secret, je pose un ultimatum à Louis : soit il se décide maintenant, soit il attend une semaine. Il faut en effet que nous ménagions son papa qui vient de perdre sa maman et qui doit pouvoir lui dire un dernier au revoir le mardi suivant. La soirée à la maison se passe et nous allons nous coucher. Impossible de dormir, les contractions continuent doucement mais sûrement jusqu’à minuit, où je sens que la poche des eaux se rompt. On y est ! Re-douche, re-préparation, re-direction la maternité. Re 1cm, mais cette fois-ci on reste. Il est une heure du matin, on nous installe en salle de travail. Je commence à vraiment ressentir la douleur, et François m’est d’une aide précieuse en me proposant différentes positions, en me massant, et en exerçant les points de pression shiatsu appris pour me détendre et me redonner de l’énergie. Il prend beaucoup d’initiatives et c’est tant mieux, je suis trop centrée sur mes sensations pour décider de quoi que ce soit! Les respirations de la vague m’aident beaucoup avec la douleur et le feront jusqu’à la pose de la péridurale, deux heures plus tard. Une fois la péridurale posée j’arrive enfin à me reposer trois heures, et en me réveillant je me concentre sur mes sensations en m’efforçant de les visualiser. Je sens que Louis ne va pas tarder, je le sens il est là, engagé dans le bassin. A 8h, la sage-femme nous confirme que c’est pour les deux heures à venir. A son retour quinze minutes plus tard, nous comprenons que Louis est plus pressé que ça. On s’installe, et je rentre dans ma bulle : concentrée, je suis les premières instructions de la sage-femme mais très vite je n’en ai plus besoin, je sais quand et comment pousser, je « vois » la progression de Louis. Je suis tellement concentrée sur cette visualisation intérieure que plus tard je n’aurai aucun souvenir visuel entre la première poussée et le moment où j’ai attrapé mon fils pour le poser contre moi. Je ne me souviens que des encouragements de François et de la sensation de ses mains qui grâce aux points de pression du shiatsu ont aidé à la poussée. En quelques poussées, très efficaces selon la sage-femme, Louis est arrivé, tout beau… Je n’oublierai jamais ce premier regard, indescriptible ! Je suis certaine que le yoga avec le travail sur la visualisation m’a permis de me faire confiance, d’apprendre à écouter et à voir ce qui se passait dans mon corps. Merci pour la sérénité que tu m’as apportée Margaux. Fanny, merci d’avoir permis à François de jouer un rôle actif et déterminant pour faire arriver Louis !

Blandine janvier 2016 :

J’ai du faire 5 ou 6 séances, dont la dernière était une séance tournée sur le travail pendant l’accouchement à proprement parler. Je ne sais pas à quel point cela peut-être lié mais j’accouchais le lendemain de cette séance. Pour moi le rapprochement est assez clair. J’ai commencé à avoir des contractions dans la nuit, tranquillement…je dirais que j’ai tenté de rester « tranquille » le plus possible, donc vers 3h du mat, contractions relativement régulières, je n’en avais jamais eu jusqu’à présent ou vraiment très peu. J’ai réussi à dormir, jusqu’au matin à peu près normalement en m’aidant de la respiration de la vague pour détendre et calmer le jeu. A 10h du matin, voyant que c’était quand même très régulier j’ai appelé la maternité, Une bonne douche et un spasfon, m’ont-ils conseillé. Ce n’était pas un faux travail, 1h plus tard nous partions pour l’hôpital. Les contractions s’intensifiaient de plus en plus tout en étant encore très supportables. j’étais toujours dans l’intention de cette respiration de la vague. Arrivés à la maternité, la sage femme me dit « vous êtes déjà à 5 ! un peu plus et c’était dans la voiture. » Je n’ai pas voulu de péridural tout de suite, cétait encore supportable, après la douche ça commençait à l’être beaucoup moins, une sensation de partir dans les vap’, de se liquéfier, d’être dans un été second. Là, j’avoue que la respiration j’y pensais plus du tout. 30min après mon arrivée j’étais déjà à 9, trop tard pour la péri quand j’ai fini par la demander…Tant pis, j’avais surtout peur d’une déchirure ou de l’épisio (finalement rien du tout). J’ai compris que ce serait très rapide. C’est mon mari, qui avait participé à une séance avec moi qui me ramenait à cette respiration, qui m’aidait à revenir dans cette réalité de laquelle je m’eloignais. au fur et à mesure des contractions très fortes alors. J’étais tellement dans un état second que j’avais la sensation de m’endormir entre chaque contractions pourtant assez rapprochées. Mon mari m’a vraiment aidé à respirer, les sage-femmes n’en revenaient pas, je réagissais si comme si j’étais sous péri. C’est un moment sans temporalité, (pour mon cas, surement parce que cela a été rapide), notre petit bout est venu au monde au bout de 25mn de travail. J’avais le sentiment d’une « force tranquille » en moi, le yoga y est surement pour quelque chose, le fait d’avoir bien visualisé le chemin fait par ce petit être pour voir le monde (même si je n’y ai pas pensé au moment crucial); le travail avait été fait en amont. Cela m’a permis d’avoir une conscience beaucoup plus sensible de ce qui se passe dans mon corps, de ce qui est sollicité. La séance de la veille, tournée vraiment vers ce chemin de sortie m’a fait aborder ça de manière très paisible, je l’avais visualisé, je me sentais vraiment prête, mon corps a eu un vrai regain d’énergie quelques jours avant, je n’avais pas peur, j’étais détendue. Voilà je ne sais pas à quel point les séances m’ont aidé, mais je recommande vraiment, ne serait-ce que pour la prise de conscience de son corps, de son intérieur. Aujourd’hui je pense régulièrement à cette respiration dans les moments de fatigue, pour se détendre et pour « apprivoiser ce nouveau corps », qui ne redevient pas tout à fait le même. Voila Margaux, j’espère cela pourra te servir à partager avec des futures mamans. ça fait bizarre de se replonger dans ce moment trois mois après j’ai cette impression que c’était hier et que c’était il y a des années. Étrange et bouleversant. Bien à toi

 La naissance d’Uxué :

Le terme approchait à grand pas, mais ce soir-là quand Jérôme est rentré du travail, je ne pensais pas encore être arrivé au bout. La journée s’était déroulée on ne peut plus normalement : séance d’aquagym le matin, petite promenade en ville l’après-midi, sieste, yoga à la maison… Depuis quelques jours, des contractions un peu plus fortes que celles que j’avais ressenties régulièrement dès le 4è mois de grossesse me parcouraient de temps à autre, sans que cela ne me fasse pour autant imaginer que la naissance était toute proche.
Nous avons donc pris un apéritif et mitonné un bon diner (chose assez inhabituelle en semaine), Jérôme m’a même demandé « bon, tu penses que ce n’est pas pour ce soir ? Je prends une bière alors. » Il en aurait bien besoin…
Pendant ledit repas les contractions ont commencé à se rapprocher et à devenir assez intenses, au point que j’ai demandé à Jérôme de compter leur fréquence, il y en avait environ une tous les quarts d’heure. J’ai commencé à faire des étirements comme cela me venait, sur le ballon, le tapis… Puis nous sommes allés marcher dans le quartier, l’intensité et la fréquence augmentant toujours. J’interrompais parfois la marche pour me suspendre à un rebord de fenêtre, m’étirer contre une voiture, sans vraiment me soucier du regard des quelques passants que nous croisions dans la nuit, intrigués. Revenus à la maison, j’ai pris une douche, un spasfon, de moins en moins convaincue qu’il s’agissait d’une « fausse alerte. » Au bout de trois heures les contractions, toujours mesurées par Jérôme quand je le lui signalais (j’avais pour ma part déjà abandonné tout suivi du temps) étaient devenues de plus en plus fortes, m’amenant à chercher des étirements toujours plus variés, et quelques minutes seulement s’écoulaient entre chacune.
J’ai appelé la sage-femme, lui ai indiqué où nous en étions et expliqué d’un ton un peu essoufflé que je sentais que ce n’était pas du tout les contractions habituelles que j’avais pu ressentir tout au long de la grossesse. Elle nous a donné rendez-vous une heure plus tard à la maison de naissance. Nous y sommes allées en voiture, j’ai fait le trajet allongée sur le siège avant, c’est à ce moment que la douleur a franchi un pallier supplémentaire. J’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir marcher et bouger à nouveau mais il fallait patienter pendant les quelques minutes qui nous séparaient de la clinique. J’ai commencé à émettre des sons pour accompagner chaque contraction, la respiration venant naturellement en accompagnement. Pas de jolis « o » ou « ah » comme nous avions pratiqué en séance, plutôt des bruits un peu gutturaux qui me font beaucoup de bien.
La clinique est extrêmement calme à cette heure de la nuit, Le gardien de nuit qui nous voit arriver nous indique directement la maternité, ce qui m’amuse beaucoup, je trouve même la force de lui lancer en riant « ah, comment vous avez deviné ?! » Nous arrivons à la maison de naissance où La sage-femme nous attend. Je dois m’allonger à nouveau pour un petit monitoring qui lui permet de vérifier que je suis bien en travail, le col est ouvert à trois. Pendant ce temps elle a chargé Jérôme d’aller récupérer un certain nombre de papiers auprès de l’accueil de nuit, quand il revient elle lui annonce que c’est engagé. La station allongée est beaucoup moins pénible que dans la voiture, Sophie m’explique que c’est sans doute parce que je me sens rassurée, et en effet le lieu est idéal : nous sommes seuls avec elle, la lumière est tamisée, pas d’horloge au mur, nous disposons d’une piscine et de toute sortes de matériel à utiliser à notre convenance. Sophie s’installe dans un coin et nous laisse aller et venir comme nous le souhaitons.

Je m’installe dans la piscine où je passerai les premières heures du travail. Jérôme est debout à côté de moi, il me masse et appuie sur les points d’acupressure que nous avons vu en séance de préparation et lors de la séance de yoga avec les pères. Pendant les contractions je prends diverses positions en fonction de ce qui vient : à genoux avec les bras sur le bord de la piscine, allongée sur le côté, suspendue au cou de Jérôme… Je ne parle quasiment pas mais lui indique parfois d’un mot bref ou d’un geste là où je veux qu’il appuie, étire, masse, puis je retourne dans mon état second… Les sons viennent toujours, en mode « animal », et sont un grand soulagement. Entre les contractions, je me repose, m’endors parfois dans cette eau si douce, entièrement allongée. J’ai perdu toute notion du temps.
Sophie arrive pour me faire un second monitoring, le col est à 6, elle me félicite pour le travail accompli, puis se réinstalle à sa place.
Je poursuis en piscine jusqu’à un nouvel examen pour lequel il faut sortir de l’eau, qui indique un col à 8. L’étape qui suit est plus difficile, je commence à ressentir une immense fatigue, et à avoir froid. Je n’ai plus envie toutefois de retourner dans la piscine. Je fais quelques pas dans la pièce, puis je m’installe sur le lit où je prends des positions tantôt allongée sur le dos ou le côté, tantôt à 4 pattes, tantôt à genoux en appui sur Jérôme. La douleur des contractions est de plus en plus forte, et j’ai plus de mal à profiter des temps de repos entre chaque contraction car j’attends avec un peu d’anxiété la suivante. Sophie a dû le sentir car elle s’approche brièvement de moi pour me dire d’essayer de continuer à bien me reposer entre chaque contraction et m’encourager. Jérôme aussi me murmure des mots d’encouragement à l’oreille.
Au bout d’un certain temps (je suis incapable de dire combien), je m’entends dire à Jérôme « je n’en peux plus, là… » Et j’ai clairement l’impression que je ne vais pas arriver à continuer, que je suis trop épuisée et que je n’arrive plus à bien retrouver mon énergie entre les contractions. Je ne sais plus dans quelle position me mettre ni quoi faire, quand tous les mouvements venaient jusque-là assez naturellement.
C’est à ce moment que Sophie s’approche à nouveau et profite que je suis allongée pour faire un petit examen. Elle m’explique qu’elle sent le bébé tout près et va essayer de m’aider à le faire descendre, mais que pour ça il va falloir que je pousse très fort en profitant d’une contraction. Je lui dis « j’ai l’impression que je n’ai plus de forces », elle me répond d’un ton confiant que j’en ai encore bien plus que je n’imagine. Elle me propose de me placer sur le côté si je trouve cela plus confortable. Je m’allonge donc sur mon côté droit, Jérôme tient ma jambe. Et quand Sophie me l’indique je pousse, beaucoup plus fort que ce que je n’aurais imaginé nécessaire… Et ça porte ses fruits, la poche des eaux explose enfin. Je souffle : « Ah d’accord, c’est ça la poussée », encore surprise par la force qu’il a fallu y mettre. Elle me dit que oui, et qu’il va falloir recommencer. « Ça fait très mal… Mais ok ! » Elle me propose de sentir la tête du bébé, toute proche, et dit qu’il a les cheveux noirs. Je pousse encore plusieurs fois, en criant très fort et en encourageant mon bébé, qui finit par pointer le bout de sa tête. Sophie appelle Jérôme pour qu’il vienne attraper notre petite fille, que nous serrons fort dans nos bras. Elle crie un peu mais se met très vite à observer calmement nos visages, à promener ses petites mains sur nous… Puis à chercher un sein bien mérité ! Sophie me fait pendant ce temps deux petits points à l’intérieur du périnée, qui tomberont naturellement dans les jours suivant l’accouchement.
Il est 4h30 du matin, le travail aura donc duré au total environ 9h depuis le début des contractions. Je ressens un regain d’énergie qui me tient éveillée jusque vers 10h du matin, le temps de donner une longue tétée, de faire connaissance avec ma petite. Jérôme, lui, après un moment de peau à peau, est épuisé et tombe dans un sommeil bien mérité.

Jérôme m’indiquera plus tard que pendant le travail, Sophie s’est éclipsée à plusieurs reprises pour aller chercher des papiers, qu’une personne de la clinique est également venue brièvement déposer ou récupérer quelque chose… Je n’ai eu aucune conscience de ces quelques allées et venues, seule comptait sa présence à lui tout près à mes côtés.

Il m’a aussi dit que ça avait été très dur pour lui de m’entendre crier, surtout sur la fin, et d’avoir l’impression de ne rien pouvoir faire. Je n’ai pas ressenti un seul instant son anxiété, et lui ai expliqué qu’en fait, les cris m’avaient aidé à évacuer la douleur de la poussée et à décupler mes forces pour laisser s’envoler notre petite colombe (signification en français du prénom basque « Uxué »), plus qu’ils n’indiquaient quelque chose d’insoutenable.

Au final, je me félicite d’avoir fait le choix d’un accouchement physiologique. Ça n’a pas été qu’une partie de plaisir, mais il y a eu beaucoup de bons moments aussi. Et je ne suis pas sure que ça aurait été moins « dur » avec des interventions chimiques. Voir sortir un bébé si paisible et éveillé à la fois aura été la meilleure des récompenses, et le temps de rétablissement me concernant a été express, l’absence de produits chimiques y étant certainement pour quelque chose !
Le yoga m’aura permis de trouver naturellement les positions qui me convenaient au moment où j’en avais besoin et de respirer au mieux pour accompagner le travail. Et surtout, de ne pas hésiter dès le départ à sortir des sons et des cris en accompagnement des contractions, sans préoccupation pour les convenances !

Merci encore et sans doute à bientôt pour des séances post-natales, lorsque nous aurons pris un rythme avec bébé.

Bénédicte Décembre 2016:

J’ai commencé le yoga prénatal au second trimestre de ma grossesse. C’était un premier bébé, et je n’avais jamais vraiment réfléchi à un projet de naissance, tout ce que je savais c’est que j’avais très peur d’avoir mal! C’est vrai qu’au cours de yoga on retrouve certaines futures mamans qui sont dans un projet de naissance naturelle, sans péridurale, à domicile…pour ma part il n’en n’a jamais été question mais j’ai trouvé ça intéressant d’être entourée de personnes qui avaient des démarches différentes. Le yoga me permettait de me relaxer et complétait très bien les cours de préparation à l’accouchement plutôt théoriques. Oscar est arrivé deux jours en retard, à 3h du matin, je me suis réveillée à cause d’une perte et de douleurs dans le bas ventre : tiens, les contractions qui commencent? Effectivement c’était bien ça, elles augmentaient en intensité et se rapprochaient dans le temps au fur et à mesure…j’ai donc commencé à faire des mouvements sur le ballon pour essayer de gérer les douleurs (pour l’instant pas très aigües), puis pris une douche chaude…et ca revenait…alors à 5h j’ai réveillé mon compagnon pour lui annoncer qu’on partait à la maternité! Ça commençait à être un peu plus douloureux. On est donc sorti ce jour de début septembre, à l’aube, j’avais l’impression de partir pour un voyage lointain, un mélange de stress et d’excitation…finalement à la maternité on m’annonce que j’ai perdu les eaux (ah bon?) et qu’on me garde, meme si je n’étais dilatée qu’à 1,5. Les contractions sont montées en intensité et j’ai vite réclamé une péridurale, malgré le ballon, les respirations, j’étais paniquée par cette douleur violente et je savais qu’il y en avait pour un moment. Le yoga m’a surtout vraiment aidé pour finir le travail, la dilatation n’avançait pas, une césarienne se profilait, je me suis alors concentrée et j’ai essayé de visualiser cette boule de Lumiere, cette énergie qui m’aiderait à faire descendre mon bébé…et ca a marché 🙂

Nataliia :

Tous les jours pendant les derniers 3-4 mois qui précédaient la naissance, avant le petit déjeuner je faisais les exercices que nous avons vu ensemble avec la respiration de la vague. J’ai trouvé un cd de la musique zen qui me plaisait beaucoup. Je l’avais pris avec moi à la maternité. Mon bébé n’était pas pressé de venir. J’ai du attendre 9 mois de 2 jours avant d’avoir des véritables contractions et j’ai refusé à 3 reprises le déclenchement systématiquement proposé par mon obstétricien pendant la dernière semaine. Je me suis dit que je ne suis pas à 1 journée près. J’ai voulu la naissance naturelle au maximum ? pour notre petite princesse. J’ai désiré de faire les exercices et les mouvements pendant le travail, car j’ai appris que pendant le déclenchement on peut avoir des contractions très fortes qui ne sont pas productives car le col n’est pas forcément ouvert. Mais c’est surtout la liberté de mouvement et le respect du temps nécessaire à mon enfant pour être prêt à venir au monde que j’ai souhaité privilégier. Le dimanche ensoleillé de fin août. Très tôt le matin je commence avoir des contractions différentes des autres. Plus intenses. Je m’en réjouis. Toujours au lit, je fais les respirations de la vague et je note l’heure entre les contractions. Chaque 15-20 minutes. Mon chéri dort paisiblement à côté. Je suis ravie et j’ose croire que enfin le bébé vient! Cela fait longtemps que j’attends ce moment ! Au bout d’une heure et demie les contractions se rapprochent un peu( 13-15 minutes). Je prends ma douche, et je réveille mon chéri. On appelle à la maternité qui nous invite de venir tranquillement dans une heure et demie. Après l’examen de mon obstétricien, les contractions diminuent. Le col est très souple. J’ai pris des homéopathies qui favorisent l’ouverture du col pendant toute une semaine. À tel point le col est souple que mon médecin l’avait ouvert jusqu’à 2 centimètres très facilement avec les doigts! (je ne savais pas que c’était possible). Ensuite il me propose le déclenchement vu les contractions qui ont presque stoppé. Je décline sa proposition, en préférant d’aller marcher au parc pour stimuler les contractions revenir naturellement (d’après le conseil d’une sage-femme). Nous voilà partis au Parc Bordelais. Il fait très beau, même un peu chaud. La nature est magnifique. Le cadre est parfait, calme, rassurant. Le lac, les arbres, le soleil, le chant des oiseaux -je me sens connectée à la nature. À chaque contractions j’imagine le passage du bébé, son avancement vers la lumière. Le fameux toboggan. Cela m’aide à supporter l’intensité croissante des contractions. Pendant les contractions je m’arrête de marcher et je me pends sur le coup de mon chéri en faisant la respiration de la vague. Je pense de bien oxygéner mon bébé et moi. On s’assoit à une table et je commande une gaufre au chocolat et chantilly. Elle est très bonne mais j’ai les contractions qui interviennent plus rapidement. Ce n’est pas évident de la déguster. La vue sur le lac est splendide. Je profite du moment. C’est la dernière chose que je mange avant mon accouchement. Je pense à chaque contraction de me détendre et d’accepter de me faire traverser par cette énergie de la vie. Ne pas résister. Oui.. un grand Oui. Mon bébé qui s’approche ! Il descend à chaque contractions ( je le visualise). ( Coucou Margaux c’est un passage très intime et je te laisse juger si oui où non tu décides de le lire). « « « « D’un coup j’ai un besoin urgent d’aller aux toilettes, pour excusez moi une grande commission. C’est le bébé qui appuie certainement. Les toilettes publiques étant éloignées, je suis obligée de me réfugier dans un petit îlots des sapins bien jolies. Heureusement mon chéri avait des mouchoirs sur lui. Ceci dit c’est la position physiologique, comme dans les toilettes à la turque. Quel bonheur de pouvoir aller au toilette pour après être sereine lors l’accouchement ! « « « « « « « On rentre à la maison, les contractions sont chaque 4-5 minutes. Je fais quelques exercices de l’infini sur mon ballon et je propose à mon chéri de manger quelque chose avant de revenir à la maternité, pour qu’il soit en forme. L’intensité des contractions est croissante. Je refais un tour aux toilettes et je donne le signal pour partir à la maternité. La route paraît longue. Je continue d’imaginer à chaque contraction l’avancement de bébé. Même si c’est un peu floue, je pose mon intention. Les vagues montent en puissance. Crescendo. Comme dans une symphonie. On arrive à la maternité. Dans le hall en attendant l’ascenseur je me mets à 4 pattes à même le sol et je fais les mouvements de l’infini avec les sons… Les regards des gens… Rien n’existe pour moi. Je suis très concentrée. On rentre dans la maternité. J’ai un mal fou à rester allongée pour qu’on m’examine. J’ai envie de continuer mes mouvements de l’infini à 4 pattes. Finalement en 3 h -3 h et demie de notre balade mon col s’est ouvert de 2 à 8 centimètres ! La sage femme me félicite. Je suis liquide… je m’accroche…. je respire… une vague, une autre.. c’est une vraie tempête qui commence…. Mon chéri est là, il me parle doucement, il me rassure, il m’encourage.. La sage-femme demande si je souhaite faire la péridurale… car c’est le dernier délai. L’anesthésiste est disponible. Après cela va être tard.. Je m’accroche.. j’essaye de réfléchir… c’est dur, je perds le pied.. J’entends la voix de la sage-femme : vous avez déjà bien travaillé, maintenant c’est encore possible.. Mon chéri me dit :tu auras le choix d’appuyer où pas sur le rajout du produit. Fais le! Et j’accepte la péridurale. Je m’écroule sur la sage-femme pendant que l’anesthésiste fait le nécessaire. Mon chéri est prié de sortir. Je suis comme en train de me liquéfier. Je suis à bout… J’entends la musique de mon cd zen que j’ai emmené dans la salle d’accouchement.. L’anesthésie commence à fonctionner. C’est un vrai soulagement. Enfin je me retrouve sur le rivage… Mon chéri est à nouveau avec moi. Je me culpabilise un peu car j’ai vraiment voulu faire le tout naturellement… Je me souviens l’image de bébé abandonné dans la tempête tout seul et je me connecte à la petite puce. Maman est là.. elle t’attend. Elle t’aime.. je continue de visualiser l’avancement de bébé. Je fais mes exercices de Oui en ouvrant les bras comme nous l’avons fait en cours de yoga ensemble.. Je pense à toutes ces femmes qui accouchent en ce moment.. D’ailleurs dans la clinique c’est le vrai baby boom.. plusieurs bébés qui viennent au monde presque en même temps. 2 h après je suis ouverte à 10 cm. Mais il y a la queue pour accoucher entre les césariennes et autres. Je n’ai rajouté qu’une ou 2 fois le produit anesthésique au bout de 4 h et demie d’attente. Je ne sentais plus rien. C’est pourquoi je continue de visualiser mon bébé et lui parler. J’ai une nette impression que sa tête va sortir. Je demande le futur papa d’aller voir si la tête est presque sortie.. Il dit que non… On rigole, on écoute la musique douce. Le temps passe. C’est agréable. Enfin mon obstétricien arrive avec son équipe. C’est notre tour! Il me perse la poche des eaux. Je ne sens pratiquement rien en ce moment . Vu les contractions qui sont presque arrêtées une trentaine de minutes avant on m’avait administré un peu d’hormone de synthèse pour relancer la machine.. Et puis j’entends la voix qui m’incite à pousser. J’ai quelques sensations mais pas très fortes . Je fais comme la nouvelle sage-femme m’a conseillé : je gonfle le ventre comme quand je faisais étant adolescente pour faire semblant d’être enceinte et après je le rentre. Et ça marche !!! Toute l’équipe m’encourage et me félicite ! Je continue de pousser. Mon chéri est à côté, il me tient par le bras, mais il est à côté de ma tête. Je suis très concentrée… Au bout de 2-3 minutes mon médecin me propose de toucher la tête de mon bébé. J’accepte avec joie et je m’apprête à sentir le bout qui dépasse tout juste. Quelle surprise de découvrir la tête qui est sortie complètement !!! Elle est chaude et humide et a une forme d’une orange au toucher. Je suis très émue et je redouble mes efforts. On me dit d’aller plus doucement. Et voilà le moment qui reste gravé pour toujours dans ma mémoire.. On me propose de retirer moi-même le bébé. J’en reviens pas et je le fais très facilement avec infini précaution et tendresse. Ma petite fille, je la tiens fermement sous les petits bras, elle est chaude et mouillée, j’ai peur qu’elle me glisse des mains. Je la pose sur ma poitrine et je lui parle en russe « Bonjour ma petite princesse !comme tu es belle !! » Elle est superbe, très calme et elle a les yeux ouverts. Nos regards se croisent… je suis si heureuse..je souris les larmes aux yeux. Je regarde mon chéri, on est émerveillés. Anastasia a commencé chercher mon seins gauche et vite a commencé à téter .J’étais tellement absorbée par cette petite fille avec son bonnet de ski blanc que je ne me suis pas rendu compte que c’est mon chéri qui a coupé le cordon. ( alors que à la base il ne souhaitait pas le faire). J’ai continué de lui parler et caresser doucement sa peau.C’était magique. Elle pesait 3 495 g . Juste parfait ! Merci à toi Margaux pour ton enseignement et ton bonne énergie. Tes cours m’ont donné confiance et une approche différente de la préparation à la naissance. À dès naissances 😉 Plus naturelles. Moins médicalisées. Plus spirituelles. En harmonie avec le bébé . J’ai eu un accouchement de rêve. D’ici très peu ( quelques heures, quelques jours ?) nous attendons la naissance de notre petit garçon. J’étais ravie de te retrouver Margaux pour la préparation te cette naissance en compagnie d’autre futures jeunes mamans.

Ophéline mars 2015:

Coucou Margaux, un petit mot pour annoncer la naissance d’Alice. Elle est née le 25 février. On a essaye par voie basse pendant 12 heures puis l’équipe en charge a estime qu’il fallait une césarienne, déception mais Alice m’occupe suffisamment pour que je n’y pense plus. Pendant les contractions, j’ai fais beaucoup de ohm. C’était très efficace pour accompagner la douleur, sauf que j’avais pas assez de souffle pour aller jusqu’au bout de la contraction. Maintenant, il m’arrive de calmer ses pleurs avec des ohm, ça l’apaise. Je l’allaite, beau challenge. Nous allons tous bien et nous sommes très heureux, ……et fatigué . Merci pour ton soutien pendant ces quelques mois. Bonne continuation a vous. Opheline et Christophe